Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

8 DANTON ÉMIGRÉ.

dant la réaction qui suivit le massacre du Champ-deMars? qu’il se soit concerté avec eux pour la politique de progrès à suivre par les deux peuples ?

Il se trouva même si pénétré de la nécessité d’un tel accord pour l’affermissement de la République et pour le maintien de la paix du monde que, jusqu’au commencement d'avril 1793, quelques heures encore avant la trahison de Dumouriez, lorsque déjà le conseil Exécutif avait déclaré la guerre au roi de la Grande-Bretagne, il persistait à soutenir le concert anglo-français de tous ses moyens.

En effet, encore que notre représentant à Londres, le marquis de Chauvelin, y fut, au commencement de cette année, dans une situation des plus tencues, cependant Talleyrand, qui y faisait de la diplomatie sans un caractère aussi officiel, et dans la direction de Danton, s'y maintenait en des conditions moins défavorables, Quand l’action du premier, sous l'influence girondine, y avait pris un caractère de plus en plus inconciliant et hostile, l’ancien évêque d’Autun, au contraire, avait fait savoir à Paris que le cabinet de Saint-James n’éfait pas encore trrévocablement résolu à la guerre, et que, si les négociations avec lui, sur cette question, étaient reprises par un homme en qui il crût pouvoir se fier, Dumouriez par exemple, #/ ne serait pas absolument impossible d'obtenir la paix.

Lord Auckland, ambassadeur d'Angleterre auprès des Etatsde Hollande, avait été, en effet, désigné pour s'aboucher avec le général au Moer-Dyck; mais l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier, et, principalement, la déclaration de guerre faite à la Hollande et à l’Angleterre le 1° février suivant, par le gouvernement français, ou, bien plus tôt encore, nos défaites d'Aix-la-Chapelle et de Nerwinden, déjà pressenties, mirent fin aux pourparlers et coupèrent court à toute espérance de paix (1).

(1) De Bourgoing, Histoire diplomatique de l'Europe j endant la Révolution. — V. la pièce no 22,