Danton

80 . DANTON

je demande à énoncer ma pensée tout entière sur notre situation politique actuelle.

Sans doute il est beau que la philanthropie, qu’un sentiment d'humanité fasse gémir le ministre de l’intérieur et tous les bons citoyens sur les malheurs inséparables d’une grande révolution, sans doute on a le droit de réclamer toute la rigueur de la justice nationale contre ceux qui auraient évidemment servi leurs passions particulières au lieu de servir la Révolution et la liberté. Mais comment se fait-il qu’un ministre, qui ne peut pas ignorer les circonstances qui ont amené les événements dont il vous a entretenus, oublie les principes et les vérités qu’un autre ministre (Garat) vous a développés sur ces mêmes événements ? Rappelez-vous ce que le ministre actuel de la justice vous a dit sur ces malheurs inséparables des révolutions. Je ne ferai point d’autre réponse au ministre de l’intérieur. Si chacun de nous, si tout républicain a le droit d’invoquer la justice contre ceux qui n’auraient excité des troubles révolutionnaires que pour assouvir des vengeances particulières, je dis qu’on ne peut pas.se dissimuler