Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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armée; c’est faire naître des dangers nouveaux sans remédier à ceux qui existent déjà.

Si la capitale n’était pas pourvue d’une enceinte solidement défensive , elle aurait tout à craindre de la part des positions extérieures dont l'ennemi parviendrait à s’emparer. Je ne pourrais admettre le système des camps retranchés sous Paris que si on pouvait me garantir que ces positions ne seraient jamais oceupées par moins de 80,000 hommes, et si l’on pouvait en outre me garantir que cette armée serait commandée par M. le maréchal Souit. Or, comme c’est de l’avenir que nous nous occupons encore plus que du présent, il ne faut pas faire entrer en ligne de compte les avantages qui ne sont pas éternels.

La meilleure démonstration à l'appui du système proposé pour la défense de la capitale se trouvera dans le résumé des avis de la commission de défense et dans ceux du comité du génie. Je le ferai en peu de mots et sans revenir sur ce qui a élé dit avant moi,

La commission de défense instituée en 1818 insistait pour que Paris fût mis en état d’opposer une résistance telle que l’ennemi se vit contraint de déployer contre cette capitale tout lappareil d’une attaque régulière. Cette commission tenait surtout à ce que l’armée défensive, libre d'inquiétude sur le sort de la capitale, pût manœuvrer au loin sur les flancs ou sur les derrières de l'ennemi, selon que les circonstances le commanderaient,

Ainsi, dès le début, se trouve posé le principe qui devait nous conduire au point où nous sommes arrivés. Ce principe se retrouve dans tous les avis subséquents : c’est toujours Paris mis en état de soutenir un siége ; jamais il n’est question de le mettre à l'abri d’un coup de main. Si