Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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Nous sommes donc autorisés à conclure de ce qui précède que l’enceinte de sûreté de Paris, quoique dépourvue de lunettes, de tenailles, de chemin couvert, de places d'armes rentrantes et saillantes, aura une force supérieure à celle de toutes les places connues ; que l'attaque de cette enceinte exigerait un développement d'artillerie hors de toutes les proportions suivies, et que la résistance parallèle, comme l'attaque, nécessiterait de la part de l'ennemi des efforts tels, qu’il serait impossible de les prolonger le temps nécessaire pour triompher de cette résistance.

Ainsi, messieurs, vous pouvez regarder comme certain qu’en votant l'enceinte continue vous ne courrez pas le risque qu’on vienne, plus tard, vous demander d’autres millions pour établir le chemin couvert avec ses places d'armes, les lunettes, les tenailles, les contre-gardes dont vous a parlé M. le général de Caux. Mettez vous donc l’esprit eu repos à cet égard.

Avant de quitter cette tribune que j'ai occupée trop longtemps, jai encore un devoir à remplir : la chambre comprendra qu’il m’est impossible de laisser sans réplique les attaques directes et même les insinuations qui ont été dirigées contre l'administration à laquelle j’ai appartenu, surtout lorsque ces attaques et ces insinuations sont de nature à porter préjudice au projet de loi en discussion.

Je vous prie de le remarquer, messieurs, si l’on parvenait à vous persuader que les ministres du 1* mars ont cédé à des craintes peu fondées, et que les complications de notre politique extérieure ne peuvent étre imputées qu’à eux et à eux seuls, il est évident que vous vous sentiriez très-mal disposés pour l'examen de toute proposition qui pourrait, même indirectement, être attribuée à ce ministère. Vous me permettrez donc de prendre un moment la