Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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défense des personnes, mais uniquement dans l'intérêt des choses, et particulièrement dans l'intérêt d’une mesure de la plus baute importance, que nous vous conjurons d’examiner sans prévention d'aucune espèce, et, s’il est possible, sans vous préoccuper des noms que signalent les premiers travaux défensifs entrepris autour de la capitale,

S’il ne s'agissait que de nous et de nous seuls , nous se5 6 ; rions moins empressés à aller au-devant de votre impartialité, nous saurions l’attendre, la rési nation ne nous man? ?

querait pas; mais les intérêts du pays se trouvent mêlés à ces débats personnels, et il ne faut pas laisser ces intérêts en souffrance.

Qu’on nous permette de le répéter aussi longtemps, aussi souvent que se reproduira l’assertion contraire : non le ministère du 1% mars n’a point désiré la guerre, non il n’a jamais fermé les yeux sur le danger d’embraser l'Europe et de livrer la France aux chances d’une conflagration générale; mais il a pu croire la guerre sinon inévitable, du moins possible. Eh bien, si telle était sa croyance, le devoir de ce ministère était alors de tout prépaïer pour mettre le pays en état de combattre et de vaincre. C’est aussi ce que nous avons fait, c’est ce que font encore les ministres actuels, dans une limite à peu près égale; et, si nous nous sommes trompés, ils se trompent avec nous; ils se trompent à notre exemple, du moins quant à la nécessité de mettre sur un pied respectable les forces militaires de la France; mais soyez-en cerlain, messieurs, Ce que nous avous commencé, ce qu'achèveront nos suecesseurs profitera à l'avenir du pays et ne sera pas inutile au présent, Il en résultera plus de force pour la France. Messieurs, comment la force nuirait-elle à la prudence? elle seule peut en faire une vertu,