Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— 50 tout cela n’est bien observé, quand une troupe est trop

nombreuse relativement aux dépositaires de l'autorité et à leurs délégués immédiats.

On répète sans cesse que la force du bataillon peut être portée à 1,000 hommes et même à 1,200, que les bataillons se fondent facilement, et que leur effectif se trouve bientôt réduit par les malades et par les absents à divers titres ; mais il serait plus vrai de dire que les bataillons trop nombreux sont ceux qui se fondent vite, attendu que les soldats s’y trouvent moins surveillés, moins soignés ; attendu que l'esprit de corps y est moindre, l’action deschefs moins promple et moins forte; attendu, en un mot, que la constitution du bataillon de 1,000 hommes ne vaut pas celle d’un bataillon dont l'effectif est plus en rapport avee l’action que le commandement doit exercer, et qu’il cesse de conserver entière au delà de certaines limites.

En 1789, le bataillon d’infanterie était composé de 6 compagnies , dont une de grenadiers et une de chasseurs ; de 1791 à 1804, les compagnies étaient, dans chaque bataillon, au nombre de 9, dont une de grenadiers ; en 1805, l’empereur créa par bataillon une compagnie de voltigeurs qui était comprise dans les 9 compagnies du bataillon, Enfin, au commencement de 1808, le bataillon d’infanterie fut organisé à 6 compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs, organisation qui subsista jusqu’à la paix générale.

Depuis longtemps, les puissances étrangères ont adopté l’organisation du bataillon à 6 compagnies , somme pouvant se déployer plus facilement sur toute espèce de terrain, comme étant beaucoup plus maniable et se prétant mieux aux mouvements de guerre et au sercice des détachemenis en campagne. La formation à 8 compagnies n’existe maintenant qu’en France; les armées anglaises et