Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

probablement en formant un 6° escadron par régiment ; car nous trouvons que, répartis dans les 290 escadrons qui existent aujourd'hui, les 50,000 chevaux du pied de guerre concédé donneraient encore plus de 160 chevaux par escadron. On vous a dit aussi que les dragons pouvant faire le service de cavalerie légère, la proportion qu’on avait voulu rétablir n’était pas exigée par les besoins du service. Nous ne saurions être de cet avis; car sans contester l'aptitude des dragons à plusieurs genres de service, il faut cependant reconnaître qu'employés comme les chasseurs el les hussards, leurs chevaux, plus chargés, ne résisteraient pas longtemps.

On a blâmé l’organisation de ces 20 escadrons cn 4 nouveaux régiments; il eût été préférable, dit-on, d’augmenter le nombre des escadrons dans les régiments de eavalerie légère existants. Nous ferons d'abord observer qu'en 1789 il existait 62 régiments de cavalerie, savoir : 2 de carabiniers, 1 de cuirassiers, 23 de cavalerie, 12 de chasseurs et 6 de hussards. De 1791 à 1813 la France a cu 87 et jusqu’à 90 régiments de cavalerie; nous en avons maintenant 58, en y comprenant les chasseurs d’Afrique, ce qui n’est pas trop pour recevoir d’abord 50,000 chevaux et 56,000 hommes plus tard: en cas de besoin , 60,000 chevaux et 70,000 hommes. Il faut considérer en outre que la formation des 4 nouveaux régiments, comparée pour la dépense à la création de 20 escadrons annexés à d'anciens corps, n’a pas entraîné l'Etat à des frais aussi considérables qu’on pourrait le croire. L’augmentation qui résulte de la création des 4 régiments est, en dépense annuelle, de 294,419 fr., et en personnel, de 148 hommes et 132 chevaux, dont 56 officiers et 104 chevaux d'officiers. On a dit que, pour former les 4 nouveaux régi-