Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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tions, pour vous entretenir d’un homme enterré et de mo qui le suis à moitié. Je sens que cela n’est pas discret ; mais j'éprouve le besoin de me défendre contre la calomnie, et j'espère que ce motif servira d’exeuse à mes importunités, en même temps qu’il me vaudra votre attention; car je suis certain que vous ne la refuserez jamais en pareil cas.

Il s’agit des obsèques du général Pajol, des paroles que j'ai prononcées sur sa tombe; on voudrait y trouver des allusions blessantes pour le gouvernement , ou, tout au moins, un blâme amer des actes ministériels. Je commence par déclarer que telle ne fut point mon intention, et que si j’eusse voulu attaquer les ministres à ce sujet , je n'aurais pas attendu que l’occasion s’offrit de me cacher derrière un tombeau : quelques explications à ce sujet.

Le vendredi après midi, les fils du général Pajol vinrent me prier de parler le lendemain samedi sur la tombe de leur père. Il restait trop peu de temps ; toutefois, j’acceptai celte tâche au-dessus de mes forces pour éviter qu’elle ne devint le partage de quelque orateur qui en aurait pu faire un texte de récriminations politiques.

Après des recherches assez étendues , j’écrivis à la hâte une biographie du “général; j’eus à peine le temps dé préparer quelques phrases pour encadrer le tableau de sa vie militaire ; jy songeais encore à l’église et dans la voiture pendant le trajet du cimetière. Ce travail peut donc être considéré comme une sorte d’improvisation ; mais je n’invoquerai point pour excuse la rapidité du débit ; je me justifierai par les termes mêmes que j'ai employés.

- En effet, Pajol était un ami de la liberté, dévoué au trône, attaché à la famille d'Orléans : je l’ai dit; il a eu la