Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

surgir d’autres seigneurs plus redoutables que ceux du moyen-âge : ce sont les seigneurs qui peuvent mettre où 300,000 hommes en mouvement, qui ont pour habitude de se liguer entre eux et de pousser à marches forces sur la capitale des Etats qu’ils veulent lenvabir. À la guerre des donjons a succédé la guerre des capitales. Il faut donc forcément en revenir aux remparts et tâcher de les construire plus solidement qu’au moyen âge, car les vilains de Paris ent plus à perdre de notre temps qu’autrefois,

S'il m'était permis d'envisager, comme on l’a fait avant moi, une question aussi grave sous le point de vue du paysage, nous dirions que la muraille de sûreté proposée par votre commission dominera la ligne du terrain naturel ou l'horizon d’au moins six mètres et fera, par conséquent, un effet plus fâcheux que le corps de place bastionné qui sera enterré des deux tiers de sa hauteur et dont la maconnerie setrouvera masquée jusqu’au cordon par la pente du glacis. À l’intérieur, la hauteur des remparts sera dis-

simulée par des pentes gazonnées et par les plantations de la rue militaire,

On s’est demandé si les capitales devaient étre fortifiées et si elles pouvaient se défendre ? Jene veux point.entrer ici dans la controverse que soulève cette question; mais je dirai seulement que si la puissance et la volonté de se défendre eussent toujours manqué aux capitales et aussi complétement que certaines personnes voudraient le faire croire, les capitales n’auraient jamais été fortifiées. Or, l’histoire nous prouve le contraire, et cela bien des siècles avant que Vauban et Napoléon se soient occupés de cette question. Les empires les plus florissants de l'antiquité, ceux qui eurent la plus longue durée, ceux où le com-

merce et les arts fleurirent au plus haut degré, ces em-