Discours sur la fraternité républicaine, prononcé le décadi 20 pluviose, de l'an second de la République française, une et indivible

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portant de la conserver avec soin dans n08 cœurs, et d’obéir toujours à ses bienfaisantes inspirations ! Oui, plus les tyrans la redoutent, plus il est conséquent que nous voyions en elle, le garant le plus sûr du maintien de la liberté et de l'égalité.

Eu effet, dela fraternité naît l'union ; de l'union , la force; et avec la force , nous, Républicains, qui ne voulons Femployer

x faire exécuter les décrets éternels de la raison, nous fixerons l'admiration de tous les sages de la terre: nous saurons établir , entre les tyrans et nous, une barrière impénétrable pour eux; nous les repousserons jusques dans leurs repaires, ces monstres qui ne vivent que du malheur des peu-

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ples ; nul n’osera , sur notre territoire, CONcevoir et former aucun projet liberticide: et lorsque, témoins du bonheur qu'aura procuré, à la France, une conduite raisonnable et ferme, d’autres nations feront entendre ce cri, que les tyrans redoutent , et nous aussi nous voulons être libres! Oh! combienles Français ne se sentiront-ils pas heureux de n'avoir pas peu contribué , par leur exemple, à délivrer ces nations de cette foule de peines qu’on ne peut éviter , lorsqu’avec la conscience intime d’être né libre, l'on se sent surchargé des chaines de l'esclavage.

En avançant que, pour éviter de retomber sous le joug de la tyrannie, une force imposante et coactive nous est absolument