Discours sur la fraternité républicaine, prononcé le décadi 20 pluviose, de l'an second de la République française, une et indivible
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atriotes ! Aucun moyen ne lui coûte; dès qu'elle croit qu’il pourra lui servir à subjuguer la France. Perfidies, trahisons, impostures, atrocités inouies,, voilà les zobles armes avec lesquelles nos ennemis ont déjà essayé de nous vaincre. Tantôt, on les a vus se baigner dans le sang des êtres les moins susceptibles de se défendre, massacrer des femmes enceintes, des enfans encore à la mamelle, des vieillards qui, à-peine, pouvaient se soutenir. Tantôt, en apprenant qu'ils s'étaient .emparés de quelques-unes de nos places fortes, on a aussi appris qu’ils n’y étaient entrés, que parceque des traîtres les leur avaient bien chèrement vendues.
Mais enfin convaincus que leurs cruautés et leur or ne pouvaient ni épouvanter, ni séduire la nafion française, et jugeant bien aussi la véritable cause de l'énergie avec laquelle nous avons empêché constamment l’invasion liberticide et totale qu'ils avaient méditée, nos ennemis ont dit: il est évident que tant qu'ils se préteront réciproquement un appui fraternel, les Français resteront indomptables; eh bien, que, pour nous servir efficacement, nos émissaires s'appliquent à diviser ce peuple redoutable: que les Français soient désunis, et les Français seront vaincus.
Oh! Que nous devons donc bien sentir un des plus précieux avantages de la fra-
sur . . D . ternité! Commeil doit nous paraître im-