Discours sur la fraternité républicaine, prononcé le décadi 20 pluviose, de l'an second de la République française, une et indivible

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finiment chère , qu'elle ne cessera pas de l'être. Aussi, lorque j'ai entrepris de retracer , aujourd'hui, combien il est rai sonnable de ne jamais fermer son cœur au sentiment délicieux de la fraternité : je l’avouerai, je me suis flatté que , 2e pouvant pas , comme ceux de mes frères qui m'ont précédé dans cette tribune, exciter votre admiration par les expressions du genie et une vaste érudition , je vous plairais du moins par le choix d’un sujet qui aurait lieu de vous intéresser.

Que sous l’exécrable empire des fanatiques et des despotes , le sentiment et les devoirs de la fraternité aient été méconnus , on n'en doit pas être surpris. Les réflexions de la philosophie et la triste expérience des peuples nous ont trop bien appris à reconnaître que ces monstres furent toujours des fléaux redoutables de la vertu et de la vérité. AE

Eh ! comment , dans des pays où, à force d’audace et d’imposture , des hommes étaient parvenus à dire inpuñément à une grande quantité d’autres hommes ; exécutez ponctuellement mos ordres quels qu'ils soient; empressez-vous de nous apporter le fruit de vos sueurs; ne nous fatiguez pas du calcul de yos hesoïns ; nulle observation ne vous est permise; obéir promtement , et révérer , en nous, des interprêtes fidèles, des images vivantes de la divinité ; esclaves , sujets , troupeau, voila

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