Fantaisie savoisienne : le général de Boigne

EF DER

Dans son exil, plus ou moins volontaire, il habita d’ebord la Suisse et vint fixer sa résidence dans une petite ville du canton de Yaud que j'habitais à cette époque et que je quittai peu après.

Il vint plus tard à Annecy, où il remplit auprès d'Eugène Süe les fonctions de secrétaire.

Une certaine ressemblance physique existe entre lai et moi. Nous ne nous Connaissions pas Que nous avions SOnvent entendu parler l’un de l’autre, et, plusieurs fois, été pris l’un pour l’autre.

Nous ne pouvions donc faire autrement que de concevoir une certaine sympathie, lui pour moi et moi pour lui. Les circonstances nous mirent bientôt en rapports plus directs, et, depuis longtemps, nous sommes devenus une paire d'amis !

Quand, plus tard, nous nous retrouvàmes à Chambéry, logeant dans le même quartier et occupant une position singulièrement symétrique par rapport au monument élevé au général de Boigne, l’amitié devint promptement de l’intimité, et cette intimité se manifestait par les nombreuses allées et venues que nous exécutions quotidiennement ensemble le long des boulevards.

— Réflexion utile, en passant : je trouve le mien plus philosophique que l’autre. — Je continue mon récit :

Dans ces promenades sans fin, que de fois le général de Boigne a-t-il été le sujet de nos conversations ; mais aussi combien avons-nous dit d’autres choses avec!

Vallier a fait ses preuves au point de vue démocratique; ses opinions ne sont done pas de nature à être suspectées.

Eh bien! c’est Vallier qui m’a converti au culte du général de Boigne !

Voici comment :