Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813

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FERDINAND IV ET LE DUC D'ORLÉANS |

Reine dont on lui avait signalé le retour à Mezzo Monreale. __ Après avoir sommé à nouveau Marie-Caroline d’avoir à s'éloigner de la capitale, le lord capitaine général contraignit le Vicaire général à renvoyer ses ministres, et pendant que la Reine!, obligée de céder encore une fois, allait rejoindre le Roi à Termini, on promulguait, le 18 juin, à Palerme, la constitution qui devait assurer le bonheur de la Sicile et mettre le pays dans la dépendance complète de l'Angleterre.

Tout paraissait aller au gré des désirs du Cabinet de SaintJames et de lord William Bentinck qui se multipliait, du reste, pour concilier à son gouvernement les sympathies de la population, les bonnes grâces du Vicaire général et du duc _ d'Orléans, et le concours de la noblesse sicilienne. La Reine seule n'avait pas trouvé grâce devant lui. Sûr d'être soutenu par lord Castlereagh, qui, depuis le mois de Janvier 1819, avait remplacé lord Wellesley au F oreign Office, le lord Capitaine général continuait à poursuivre son but, à réclamer à grands cris le départ de Marie-Caroline. Et cependant la Reine avait dû, à contre-cœur assurément, se désintéresser momentanément de la politique. A peine remise d’une seconde attaque d’apoplexie, qui la frappa cette fois à Ficuzza le 13 septembre 1812, elle était venue huit jours après soigner à Palerme le prince héréditaire qui avait failli être enlevé en quelques jours par une maladie subite, indéfinissable, qui fit croire à un empoisonnement, et parut même si grave à un moment que l’on crut nécessaire de faire revenir le Roi de Ficuzza le 26 septembre. Deux jours après, le Vicaire général était hors de danger et le Roi et la Reine quittaient Palerme à vingt-quatre heures d'intervalle ?. Bentinck avait profité du séjour forcé des souverains à Palerme

1. Dans l’une des lettres désespérées que la Reine adressait à son neveu, l’empereur François, en lui demandant une fois de plus de lui donner asile dans ses ; États, elle lui disait : « Cela ne pourrait êlre qu'en commettant une violence de plus que je puisse me laisser par force trainer auprès des auteurs, exécuteurs perfides de nos malheurs. Tout ce qui ne réussit pas assez vile au gré des souhaits de mylord Bentinck, il m'en accuse comme celle qui empêche ses desseins, et il me décoche un ordre de prompt départ de la Sicile; j’en ai au moins une douzaine qui, malgré que je les méprise, ne laissent point que d’être pénibles. » (Cité par - Helfert, 485.) $ ; k -2. Lord W. Bentinck à lord Castlereagh, Palerme, 4 octobre 1812. (Queen Caroline of Naples, par Oscar Browning, Historial Review. Juillet 1887.