Garat 1762-1823

GARAT. 121

Garat faisait partie de la loge des Neuf Sœurs", presque exclusivement composée d'écrivains, de peintres, de sculpteurs, de musiciens. Elle comptait parmi ses adeptes les plus grands noms de la littérature etdes arts : Voltaire, Lalande, Helvétius, Franklin, Le Mierre, Chamfort, Caiïlhava, Parny, Roucher, le chevalier de Cubières, Fontanes, le marquis de Villette, Court de Gebelin, le comte de Persan, la Dixmérie, Florian, J. Vernet, Greuze, Houdon, Piccini, etc. Il s’y retrouvait en pays de connaissance.

Mais suivons Garat à Trianon dont il était un des habitués. Là, devant la reine qui ne s'en lassait jamais, il chantait souvent les partitions entières d'Orphée et des deux Zphigénie de Gluck, pour le génie duquel il partageait l'admiration de Marie-Antoinette. Pour lui, comme pour elle, la supériorité du maître viennois sur tous les autres compositeurs dramatiques était un article de foi.

Il l'interprétait comme personne ne l'avait fait

1. La loge des Neuf Sœurs, ainsi appelée des neuf Muses, fut fondée en 1776. Elle fut la plus brillante de l’époque. En 1827, elle se fondit avec la loge Saint-Louis de France, tout en conservant son nom. (Mémoires du prince de Talleyrand, Calmann Lévy, édit., in-8, Paris, 4894, t. I, p. 167.)