Garat 1762-1823

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n'avait point varié et était resté de trois livres.

Les Rouennais prirent vite goût, malgré le malheur des temps, à ces concerts et, à la demande générale, si l'affiche qui l’annonçait n'était pas menteuse, Garat, Rode, toujours avec la participation de Boïeldieu, durent en donner un nouveau le 11 mars dans une des salles de l’ancienne Chambre des comptes, rue des Carmes. Des difficultés de tout genre les avaient obligés d'émigrer de l’ancien couvent des Cordeliers dans ce nouveau local. On avait fait courir le bruit que le concert n'aurait point lieu sans trouble. Le patriotisme de Garat et de Rode semblait, sans doute, trop liède aux Jacobins de Rouen? Toujours est-il que l'élégance de Garat leur déplaisait souverainement. Ils ne pouvaient pas lui pardonner de ne point porter le costume de rigueur, le bonnet rouge, la carmagnole etla ceinture tricolore accompagnée des deux longs pistolets d'arçon si plaisamment appelés les burettes de l'abbé Maury. Il est vrai qu'il n'était pas le seul à refuser d'endosser cette livrée et qu'un peu plus tard à Paris, à la fameuse séance du 9 thermidor, Robespierre pom-

ponné, frisé, poudré comme notre héros, portait