Garat 1762-1823

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en commun, au réfectoire, où il y avait vingtquatre tables, mais étaient payés par le prisonnier lui-même. Garat mangeait à la première table avec trois autres détenus : Midy père et fils et un cultivateur du village de la Neuville Champ-d'Oissel, Bétille l'aîné, dénoncé comme aristocrate par des voisins jaloux et envieux'. Mais, ces repas, Garat n'avait pas un rouge liard pour les payer. Il lui fallut donc coûte que coûte se procurer de l'argent. Il parvint à faire connaître sa détresse à son ami Rode alors volontaire au 4° bataillon de la Dordogne, en garnison au Havre, qui, avec le concours de Boïeldieu, organisa un concert au profit du prisonnier. Ce concert, dont les billets étaient du prix de trois livres, que l’on pouvait se procurer chez les citoyens Brière rue Grand-Pont et chez Perrier, luthier, rue des Carmes, près de l'hôtel Vatel, eut lieu dans une des salles de l’ancien Bureau des Finances, vis-à-vis la cathédrale appelée alors le temple de la Raison. Il commença à sept heures par un morceau de Pleyel joué sur le violon par Cardon fils, élève

1.3. Noury, Un épisode inédit de la Terreur à Rouen (Patriote de Normandie, 4 novembre 1895).