Garat 1762-1823

GARAT. 477

que je crois qu'il m'est impossible de satisfaire à

ce que l’on me demande. » GARAT,.

» À Yon, dix 9 messidor l’an II de la République Française, une et indivisible 1. »

Garat employait les loisirs forcés que lui faisait son incarcération à écrire de la musique. C'est alors qu'il composa sa complainte du Troubadour qui est bien l'écho de sa malheureuse situation. Voici ce morceau au complet, il vaut la peine d’être cité en entier :

Vous qui savez ce qu’on endure Loin de l’objet de son amour, Oyez la piteuse aventure

D'un infortuné Troubadour.

En butte à noire calomnie, Bien qu’innocent est arrêté.

Ïl a perdu sa douce amie,

Son talent et sa liberté.

Le Troubadour, dès son enfance, Douces chansons d'amour chantait Et quand ce vint l'adolescence, L’amour à son tour il faisait;

1. Archives municipales de Rouen, n° 46-6, prison de SaintYon, administration de cette prison, 4193-94. Voir appendice. Comme il est facile de s’en rendre compte par le fac-similé de ce document : Au lieu de « privé de ma liberté » Garat avait d'abord écrit « détenu »; au lieu de « satisfaire », « payé»; au lieu de « dix 9 », « huit ». Il est à remarquer qu’en la cir- | constance Garat fit suivre sa signature du tiers-point maconnique. 12