Garat 1762-1823

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et grossière, qui s'élevait sur les ruines de celle qui venait de disparaître, était composée d'un mélange hétérogène de personnes ayant fait partie de l’ancien et du nouveau régime, de royalistes plus où moins ralliés à la République, de révolutionnaires devenus tolérants et modérés. Il ne s'agissait pas, après les changements et bouleversements qui venaient de se produire, de continuer l'existence d'antan. Cette nouvelle société, où les femmes étaient devenues veuves par le bourreau, devait être autre et le fut en effet. Avec son talent, dans ce monde avide de jouir avant tout, Garat retrouva sans tarder sa notoriété de jadis. Nulle fête n’était complète sans lui. Il fut de suite l'homme à la mode par excellence. Il éclipsa la gloire de ce merveilleux Trénis' qui exigeait, lorsqu'il allait exécuter un pas de valse avec une de ces déités qui avaient nom Hamelin, Récamier ou Canisy,— cette dernière qui eut l’heur d’être un peu plus tard distinguée par Napoléon, —

que la foule toujours nombreuse pour un tel spec-

1. Duchesse d’Abrantès, Hisloire des salons de Paris, t. IL, p. 446 et suiv., ouv. cit. — Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, t. IL, p. 119, ouv. cit.