Garat 1762-1823

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tacle se retirât dans les coins du salon pour leur faire place, lorsqu'ils tourbillonnaïent légèrement enlacés l'un à l’autre. Maïs cette foule ne leur tenait pas rigueur et montait sans vergogne sur les banquettes pour mieux admirer leur grâce et leur légèreté.

Garat fut un des habitués du salon de Barras', aussi bien à Paris qu'à Grosbois, un des assidus des réunions de madame Tallien, chez laquelle « il venait presque chaque jour chanter quelquesuns de ces beaux airs italiens * », dont il a donné le goût à nos oreilles françaises. Cherubini, Méhul l’accompagnaient, le violon de Rode remplissait les intervalles d'une cavatine de Cimarosa à une scène de Gluck°. Garat joignit alors à ces talents celui de jouer de la lyre, cetinstrument pompeux, décoratif et surtout emblématique, cet attribut obligé de la musique et du musicien. La chose est bien dans l'esprit de ce temps tout à

l’allégorie, où celui qui, même dans cette société

1. Duchesse d’Abrantès, Histoire des salons de Paris, t. IX, p. 215 et suiv., ouv. cit.

2, Arsène Houssaye, Notre-Dame de Thermidor, 1 vol. in-8, Plon et C®, édit., Paris, 1867, p. 419.

3. Madame Sophie Gay. Souvenirs d'une vieille femme, 1 vol. in-1?, Michel Lévy frères, édit., Paris, 1864.