Garat 1762-1823

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des plus mêlées, n'eût pas su sa mythologie sur le bout du doigt eût passé pour un ignare et un grossier personnage. Elle serait certaine même S'il fallait s’en rapporter au catalogue du Musée du Conservatoire’ qui, à côté de la harpe de Marie-Antoinette, de la vielle de Madame Adélaïde, de l’épinelte de Gaston d'Orléans, du clavicorde de Beethoven et de celui de Grétry, mentionne la lyre de notre moderne Orphée. Après tout, pourquoi pas? Si Garat ne joua pas de la lyre, avouons qu'il manqua à ses devoirs et qu'il eût dû en jouer.

Notre héros était un des fidèles des salons d'Ouvrard*, qui tout jeune encore et plus de trente fois millionnaire déjà, recevait tour à tour, dans ses châteaux du Rainey, de Marly, de Luciennes, de Saint-Gratien, de Villandry, etc., tout ce que Paris renfermait de mieux coté. Il était un assidu des salons du chimiste Armand Séguin qui, enrichi par ses fournitures de cuir

aux armées, accueillait ses invités en pantou-

1. E. de Bricqueville, La Harpe de Marie-Antoinette (lAré, 1° mai 1894.)

2. H. Forneron, Histoire générale des Émigrés, 1. Il, p. 176 et suiv., ouv. cit.