Garat 1762-1823

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fles; de ceux d'Hainguerlot, encore un fournisseur devenu richissime pour avoir habillé et nourri, ou plutôt pour avoir laissé pieds nus, en loques et mourant de faim, les armées de la République. C'est chez Hainguerlot que l'on jouait des proverbes sous la direction du chevalier de Boufflers, qu'Isabey commit tant de croquis et de caricatures ruisselantes d'esprit et de malice. Garat se montrait encore chez Van Der Berghe, indigne propriétaire de cette merveilleuse folie Beaujon, chez Perregaux, chez Tillière, chez ces autres rois de la finance d'alors, les Delessert, les Pourtalès, les Hottinguer, les Le Couteux, les d'Etchegoyen ‘. Chez ces derniers, il se retrouvait avec des compatriotes, presque des parents, puisque les d’Etchegoyen étaient Basques comme les Garat et qu'un de ses aïeux, comme nous l'avons vu, avait épousé une d'Etchegoyen. Garat fréquentait dans tous les mondes. Aujourd'hui chez Sieyès et Fouché, le lendemain on le rencontrait dans des maisons à allures royalistes où il n'était pas moins désiré,

1. H. Forncron, Histoire générale des Émigrés, t. 1], p. 117 et suiv., ouv. cil.