Garat 1762-1823

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moins fêté, moins applaudi et où il se retrouvait un peu plus dans son monde, dans ce milieu qu'il regrettait toujours, malgré ses succès dans l’autre. C'était ses bons jours que ceux où il allait chez la duchesse d’Aiguillon, chez le due de Fitz-James, chez mesdames de Viennais, de Lameth, de Montesson, etc.

Dans ces brillantes réunions, c'était fête complète quand il disait une romance ou chantait un duo avec son élève madame Branchu; quand il interprétait un morceau de Méhul, de Grétry ou de Cherubini. Il se faisait payer très cher, il est vrai, quinze cents à deux mille francs par soirée‘, mais plus la somme était forte, plus le maître de la maison était fier et heureux.

Chez Tallien, Garat était un assidu, cela se comprend, car il y retrouvait cette toute belle Notre-Dame de Thermidor. En sa qualité de

Bordelais, il n'avait point oublié Teresa Ca-

4. Semaines critiques, vol. L. — Mercier, Paris pendant la Révolution. (Le Nouveau Paris), 6 vol. in-8, 1800, t. IL — Les prix que reçoivent aujourd’hui les virluoses sont autrement élevés que ceux que recevait Garat. Madame Melba a touché pour une soirée 6250 francs; M. Planchon 3000; M. Ed. de Rezké a été payé 8000 pour avoir dit 3 chansons. (Voir Journal des Débats, 5 octobre 1895.)