Garat 1762-1823

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du plus haut comique dont tout le monde riait excepté lui. Après quelques années, les concerts de la rue de Cléry eurent lieu rue Chantereine. Le public ne vint pas dans ce nouveau local et peu après ils durent cesser. Si les concerts publics étaient nombreux, les bals ne l'étaient pas moins. Paris en comptait alors près de cent cinquante. Garat était un des fidèles de ces lieux de plaisir, où se retrouvaient d'abord les Muscadins, puis les Incroyables, dont il fut tour à tour le chef. On le voyait au bal de l’ancien hôtel Biron; au bal de l'hôtel d’Aligre, rue d'Orléans-Saint-Honoré; au cercle de l’'Harmonie; au Wauxhall de la rue de Bondy; au bal de l'Échiquier, dans la rue du même nom; au bal du Pavillon Saint-Honoré; au bal de la maison d'Orsay; enfin, au fameux bal des Victimes, à l'hôtel Richelieu, d’où il émigra pour se transporter dans l'hôtel de Thélusson, rue de Provence’. Là, avec Trénis, l’indispensable Trénis, qui devint comte de Châtillon sous l'Empire, il eut le suprème honneur de faire vis-à-vis à madame Tallien coiffée à la Titus, les

1. J. et Ed. de Goncourt, La Sociélé française pendant le Directoire, p. 137 et suiv., ouv. cit.