Garat 1762-1823

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Il ne faut pas oublier que c'est en 1193 que l'Opéra-Comique donna ÆRoméo et Juliette de Dalayrac avec le sous-titre de circonstance : Tout pour l'amour.

Les bergères couchées sur l'herbe tendre dont le fichu de linon ou de batiste s'entr'ouvre autrement que par le hasard et le besoin d'air; les paysannes à la taille fine et cambrée, au jupon court et aux bas bien tirés, dont l'œil humide et demi-clos appelle les baisers, éternels sujets de nos premières romances, traversèrent sans encombre les jours de la Terreur et atteignirent le 9 thermidor, époque de l'apogée de leur triomphe.

Tous les poètes du temps se mirent à écrire des romances ; tous les musiciens à les mettre en musique. Millevoye, Riboutté, le chevalier de Cubières, mesdames de Salm, Sophie Gay décrivent à l’envi le silence, la fraicheur des bois, le bonheur d'aimer à l'ombre d’un frais bocage, la beauté du soir, le charme de la source bruissant sous la mousse et l'herbe fleurie; tandis que Pradher, Plantade, Montigny, d’Alvimare, Car-

bonnel, Boïeldieu et Garat lui-même ajoutent à