Garat 1762-1823

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comme pensée et comme versification. Mais la palme appartient au Convoi du pauvre, inspiré par le fameux tableau du peintre Vigneron, si célèbre il y a soixante ans, représentant un humble corbillard de dernière classe s’acheminant vers un cimetière, suivi seulement d’un caniche crotté à l’échine basse. Ce chef-d'œuvre a été bien souvent reproduit par la lithographie et l’on en retrouve encore par hasard quelque épreuve encadrée dans la salle à manger ou les chambres des auberges des bourgs et des villages éloignés de tout centre et fréquentés jadis par les malles-poste.

Les vers du Convoi du Pauvre pourraient sans inconvénient être signés de M. Prudhomme, élève de Brard et de Saint-Omer. Voici au complet ce poème d'un si haut lyrisme dont nous serions

désolés de priver nos lecteurs :

Victime de la loi commune,

Un pauvre au terme de ses ans,

Ne voyait amis ni parents,

Consoler sa triste infortune;

On le conçoit, il n’avait rien,

Ce n’était qu’un homme de bien (bis).

Poissonnière, Paris; certaines d’entre elles l’ont été seulement plus récemment dans les Échos de France, par les éditeurs Durand et Schœneverk.