Garat 1762-1823

GARAT. 275

La mort frappe, l'heure dernière À sonné pour le malheureux. Quittant ce séjour douloureux Aura-t-il un asile en terre?

Dans ce monde il ne laisse rien IL n'avait qu’un fidèle chien (bis).

Jusques à la plus simple bière Manquerait à sa pauvreté.

Le convoi de la charité

S'avance seul au cimetière

Quel cortège a l’homme de bien?

C’est son seul ami, c’est son chien. (bis)

L’œil morne, la tête baissée,

L'ami généreux et constant

Suit le corps jusqu’au monument :

Ses pleurs expriment sa pensée.

Et l’on dit : un homme de bien

Est au moins pleuré par son chien (bis).

Vous dont l’âme est dès longtemps morte À tout sentiment d'amitié,

Êtres durs, riches sans pitié,

Vous n'aurez pas pareille escorte.

Il faudrait faire quelque bien

Pour mériter le cœur d’un chien (bis).

Le dernier trait n'est-il pas satanique? Ces larmes d'un chien sont à conserver. Avec une mélodie d'Offenbach ou d'Hervé, ce morceau serait

encore d'un effet irrésistible aujourd'hui chanté

1. Édité par Pacini, 11, boulevard Italien, Paris (sic).