Garat 1762-1823
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riographe de la marine, sur le boulevard Montmartre, près du théâtre des Variétés. Ils Ÿ firent la rencontre d'Habeneck et de Kreutzer, tous deux vieux amis de Garat. La conversation sans entrain languit et tomba, Garat n'y prêtant aucune attention et cessant même à un moment donné d'y prendre part. Habeneck et Kreutzer continuèrent leur chemin laissant Jal et Garat seuls, ce dernier tombé dans une profonde rêverie et les yeux obstinément fixés à terre.
Mais laissons la parole à Jal : « Quand nous fûmes seuls, je secouai mon compagnon en lui disant : — Je vous quitte aussi, moi, si vous ne me dites ce que vous avez; êtes-vous malade? voulez-vous que je vous reconduise chez vous? vous avez l'air inquiet, qui vous tourmente ? Avezvous quelque chagrin? dites ce qui vous attriste. » Il releva alors la tête et, du doigt me montrant la foule des passants : « Les ingrats, il y a vingt ans, ils n'auraient pas passé près de moi sans remar-
quer que j'ai des bottes jaunes, les ingrats'! »
1. Jal, Dictionnaire critique de biographieet d'histoire, ouv. cit.