Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 401

Telle est la participation des deux la Rochefoucauld à nos grandes institutions modernes. L’un a créé les finances de la France, l’autre son assistance. — Nuls plus qu'eux ne méritent le titre de gentilshommes démocrates. Ce ne sont pas les formes extérieures de l'œuvre démocratique qu’ils ont exaltées, c’est l'œuvre elle-même.

Prétendre que dans leur vie publique, que dans leurs attitudes il n’y ait pas eu quelques naïvetés, serait une flagornerie dont leur personnage ne serait

nullement rehaussé. — Pour entrainer les autres il.

faut être enthousiaste ; tout remueur d'idées est quelque peu naïf. — Les deux cousins crurent à la Révolution, ce en quoi ils eurent raison ; mais ils crurent aussi que des articles de loi suffiraient à déterminer la modération de leurs concitoyens, ce en quoi ils eurent toré.

C'estainsi que, le 15 juillet 1789, le duc de Liancourt annonce en termes émus à l’Assemblée nationale d’abord (4) puis aux électeurs de Paris (2) réunis à l’hôtel de ville que Louis XVL, sur sa demande, «autorise le rétablissement de la milice bourgeoise » et « l'éloignement des troupes. étrangères ». — Lui aussi, et quoique lieutenant général, ila foi en la garde nationale !

Un autre jour, le duc de la Rochefoucauld se laisse prendre aux félicitations mélodramatiques qu'u

(1) Séance du 16 juillet 1789. (2) Gazette nationale, n° 26. Événements qui ont sy de la Bastille. ;

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