Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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société anglaise rassemblée à Londres pour fêter l’anniversaire de la révolution de 1688 adresse aux États généraux ; et pompeusement il proclame l'Angleterre et la France « les deux premières nations du monde » (1) !

C'est lui aussi qui, au nom des droits de l'homme, demande et obtient que les noirs de nos colonies aient une représentation élue. Deux ans plus tard, la Convention abolira l'esclavage, et toute cette belle philanthropie viendra aboutir à la perte de Saint-Domingue et d'Haïti.

Que dire du royalisme des deux cousins, si ce n'est qu'il fut loyal tout en revêtant une forme dont la chimère est apparue depuis et apparaitra de plusen plus à l'avenir. Souveraineté du peuple et souveraineté du roi sont deux termes qui s'excluent. Les rois parlementaires sont des rois domestiqués, et dans un pays où la logique est impitoyable, des rois domestiqués sont bientôt des rois renvoyés. Cette vérité n’apparut pas à la noblesse libérale de 1789 à 1791. Celle-ci constitua volontairement un régime démocratique qui par la force des choses, et sans qu’elle s’en doutàt, devait aboutir ou à la république couronnée, c'est-àdire à l'Empire, ou à la république tout court. — I y eut là une erreur d'optique, il n'yeut pas de trahison ; le tempérament l'emporta sur le raisonnement. Combien de choses humaines sont témoins du même phénomène !

(4) Séance du 25 novembre 1789.