Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 103

Les deux la Rochefoucauld ne furent traîtres ni au bon ordre, ni à la personne Louis XVI.

Tout au contraire, en plus d’une occasion, ils exeitèrent l’Assemblée à réprimer les excès et à punir les coupables, en particulier lors des troubles qui désolèrent Marseille et Avignon.

Le deux avril 1791, Mirabeau meurt. Barère demande (1) « qu’il soit fait au nom de la patrie une invitation à tous les membres de l’Assemblée d'assister à ses funérailles ». Barère pleure. « Des députés en grand nombre mêlent leurs larmes à celles que répand l’orateur. » Liancourt pleure peut-être aussi : il appuie la motion de Barère, mais quel motif doune-t-il à son adhésion ? « Que le collègue qu'ils’agit d’honorer, une des dernières fois qu'il est monté à la tribune, a pris l'engagement solemnel de combattre les factieux (2). » Quelques jours plus tard, le duc de la Rochefoucauld demandera à l’Assemblée nationale d’affecter l’église Sainte-Geneviève à la sépulture « des amis du peuple (3) ». Il est juste de dire que le monument, à peine terminé à cette date, n’était point livré au culte catholique (4).

Jusqu'au bout de leur mandat, les deux cousins

(1) Séance du 2 avril 1791.

(2) Séances des 11 mai 1790 et 2 mai 1791.

!3) Extrait des registres du directoire du département de Paris. Monileur universel 1791, n° 94.

(4) Les travaux commencés en 1757, par l’ordre de Louis XV, pour remplir un vœu fait par lui à Metz pendant sa maladie, ne furent achevés qu'à la fin de 1790, et c’est le 2 avril suivant que le Panthéon fut consacré à la sépulture des grands hommes.