Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 107

liers, commandant général de la garde nationale, l’ordre écrit « de tenir les postes au complet, de doublerceux de l’Assemblée et des Tuileries, d’avoir des réserves d'infanterie et de cavalerie, et au besoin de requérir les troupes deligne ». En même temps ils les somment « d'avoir à prendre sans délai toutes les mesures nécessaires pour empêcher les rassemblements contraires à la loi ».

La Rochefoucauld et ses collègues ont fait leur devoir ; Pétion trahit le sien. Après avoir écrit ces ordres il prend un arrêté ordonnant de «rassembler sous les drapeaux les citoyens de tous uniformes et de toutes armes, lesquels marcheront sous le commandement des officiers de bataillon. L’émeute est légalisée sinon légitimée ; désormais, la répression est impossible. — On sait le reste, laroyauté avilie, son palais violé, le bonnet rouge, ancêtre du drapeau rouge, acclamé. Cette journée, l’une des plus laides de la Révolution, est la griserie de la souveraineté populacière.

Dès le lendemain, 70 départements envoyent à l’Assemblée législative des adresses indignées.…. 20.000 signataires protestent contre ce « crime de lèse-nation (1)». Lafayette quitte l’armée qu’il commande à la frontière, il accourt : chez qui descend-il? Chez la Rochefoucauld (2), qui peut-être l’a appelé, sur lequel en tout cas il sait pouvoir compter.

S'il eut réussi dans son plan de dispersion du club

(4) Lettre de Lafayette à l'Assemblée. (2) Toulonjeon. Hist. de France, depuis la Révolution de 1789 t. LU, p. 179-180, édition de 1801.