Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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des Jacobins, c’eût été grâce au concours du président du directoire de Paris. Abandonné, il est obligé de regagner son camp. La Rochefoucauld ne se décourage pas. Il ouvre une enquête sur la conduite de en et du procureur général de la communé, Manuel ;

6 juillet, la vérité du rôle que ces deux polissons ont joué dans la funeste journée éclate claire comme la lumière ; le directoire départemental suspend Manuel et Pétion de leurs fonctions.

Malheureusement, le 13 du même mois, ils y sont rétablis par un décret de l’Assemblée législative, décret qui, mieux que tout, prouve la complicité de cette assemblée avec l’'émeute. Plutôt que d’accepter la responsabilité d’une lâche reculade, la Rochefoucauld donne sa démission.

Désormais il n’est plus rien dans l’État, ou plutôt il n’est qu’un proscrit.

La commune n’a rien eu de plus pressé que de le classer parmi « les soi-disant conspirateurs du 10 août », et elle l’a déclaré justiciable du tribunal exceptionnel élu par les sections afin de juger les crimes commis dans ladite journée « et ceux y relatifs, circonstances et dépendances (1) »!

Rester à Paris, c’est la mort. Émigrer, c'est imiter ceux que l’on a blâämés. La Rochefoucauld se contente de s'éloigner du foyer révolutionnaire. Il part pour les eaux de Forges, au cœur de la Normandie, au pays du bon sens et de la bonhomie. C’est là qu'il espère

(1) Rapport de Hérault de Séchelles (17 août 1792).