Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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plusieurs jours au bord de la mer il n’y aurait jamais abordé.

Quefaire en exil? Travailler quand même au triomphe de sa conviction. C'est ce que fit l'exilé.. Jadis en France il avait connu, chez sa tante d'Enville, Arthur Young, le philosophe des champs. Arthur Young habitait à Burg Saint-Edmunds, en Suffolk : ils’y exerçait aux améliorations agricoles. Liancourt s'établit auprès de lui, vivant petitement (L), mais assistant, avec l’espoir d’en faire profiter un jour sa patrie, aux essais agronomiques de son hôte...

11 y était encore quand il apprit que Louis XVIMve= nait d'être mis en jugement. — Aussitôt, et c'est un trait qui montre ce que valait l'âme de ces grands réformateurs convaincus, il écrit à Barrère qui préside la Convention une lettre où il demande à être cité comme témoin dans le procès du roi. — Barrère, qui l'a connu à la Constituante, qui sait ce qu'il vaut, mais qui sait aussi ce que valent ses collègues, met la lettre dans sa poche. La vie du gentilhomme fut épargnée; et pourtant il n’avait pas hésité à la risquer en témoignage de la vérité.

Poursuivant alors malgré les vols, malgré les meurtres, malgré la guillotine, la réformation de la société française, il se décide à passer aux Etat-Unis. li va

(4) Quelques jours avant le 40 août, Louis XVI lui ayant confié la gène qu'il éprouvait, et les obstacles que le manque d'argent pouvait opposer à des mesures de salut pour sa personne et pour sa famille, il n'avait pas hésité à lui envoyer 150.000 francs qui étaient sa seule ressource. (Vie du duc de Liancourt, par son fils, page 87.)

PERRET