Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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n’est son destructeur. Eten même temps il poursuit sans relâche cette assistance du prolétaire par l'Etat, qui a été l’idée dominante de sa vie, et qui sera devant l'histoire la meilleure preuve de son démocratisme. Membre du conseil des prisons, il fait adopter l'établissement d’une prison particulière pour les jeunes gens âgés de moins de seize ans (1); membre du conseil général des hospices de Paris, il se charge de surveiller l'hôpital Saint-Antoine et les incurables ; il prend sous sa dépendance la boulangerie, la pharmacie. Ce n’est pas un doctrinaire qui enseigne la philanthropie du haut d’une chaire ; c’est un agent qui la pratique.

En même temps il poursuit son œuvre individuelle. La ville de Liancourt devientun champ d'expériences, et c’est lui qui est l’expérimentateur. Il y établit «l’enseignement mutuel »; les résultats sont admirables. Il propage cet enseignement partout où, suivant son expression, « il trouve seulement des yeux pour voir et des oreilles pour entendre (2). » Il fonde une école où la classe ouvrière apprend l'application des sciences exactes à l’industrie.

On lui doit encore, sinon l'invention « des caisses d'épargne », du moins leur importation en France. En 1818, avec l’aide de la banque de France, de la compagnie d'assurances maritimes et de plusieurs négociants, il établit la caisse de Paris, c’est-à-dire la plus belle institution de philanthropie qui ait jamais été

(1) En 1815. (2) Vie du duc de Liancourt, par son fils, p. TG.