Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 424

produite, celle qui à la fois moralise la vie du travailleur et l’assure contre la misère.

Enfin il fut un des premiers, si ce n’estle premier à concevoir une société de secours mutuels entre les ouvriers de ses usines. Une retenue d’un cinquantième était faite à la paye; on en formait une masse sur laquelle chaque employé malade recevait le tiers de son salaire ordinaire durant tout le temps où il ne pouvait travailler.

Comment le gouvernement de la Restauration reconnut-il ces services? Sous le régime des parlements, un ministre a-t-il besoin d'élever ses amis, toutes les places, tous les honneurs lui sont bons, mème et surtout ceux qui sont dévolus à des citoyens indépendants. Le parlementarisme tue les caractères, et ce n’est pas son moindre mal. En 1823, M. de Villèle, nouveau venu aux affaires, avait besoin de se faire des créatures, et le duc de Liancourt, qui avait une conscience, occupait huit places d'administration! Quelle aubaine! Les prendre et de gratuites les transformer en fonctions salariées fut l'affaire d’un instant. On tient les hommes plus solidement par la bourse que par les honneurs! Par la même ordonnance, Liancourt cessa d’être inspecteur général de l'école des arts et métiers dont il avait élé le fondateur, perdit sa situation de membre du conseil général des prisons, de celui des manufactures, des hospices de Paris et du département de l'Oise (1). Voilà ce

(1) Lettre du ministre de l'intérieur, du 15 juillet 4833 :

Signé : ConBièRE.,

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