Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Enfin, quelques jours plus tard (1), le cardinal de la Rochefoucauld ayant, au nom de certains membres de

l’ordre du clergé, fait des réserves sur le droit qu'avait

celui-ci « de s’assembler et de voter séparément », droit, disait-il, « qu'il ne voulait ni ne pouvait abandonner, » Clermont-Tonnerre après Mirabeau lui refusa acte de sa déclaration : — « Nous sommes réunis dans le sein national, nous sommes parties intégrantes du pouvoirlégislatif. Sans doute personnene peut dire, je veux; mais personne n’a plus le droit de rappeler ces temps malheureux de la discorde... Laissons les individus parler de leurs droits; sans doute, et du moins nous devons le penser, ils céderont avec le temps à l'opinion publique ; mon avis est de recevoir les réserves, mais de ne pas en donner acte. »

Et ainsi fut fait.

Un élu de Paris qui, dès les premières réunions des États, avait pris ces attitudes de niveleur devait forcer les suffrages de ses collègues quand il s'agirait de préparer une constitution basée sur l'égalité. Le 7 juillet, l'Assemblée nommant son premier comité constitutionnel y appela Clermont-Tonnerre (2). Sa culture intellectuelle, sôn éloquence, par-dessus tout sa sincérité avaient motivé cette marque de confiance.

(1) Séance du 2 juillet 1789.

(2) Ce comité se composait de 30 membres : MM. Desmeuniers, Turckeim, Fréteau, le comte de Virieu, Pélion de Villeneuve, Ansen, Rabaud-Saint-Etienne, Mounier, Clermont-Tonnerre, Regnier de Nancy, Lally-Tollendal, Perisse-du-Luc, Ricard, Emmery, d'André, Ulry, Bergasse, Bouche, Bailly, de Volney, de Lépaux, Vernier, Brassart, Lamelh, Vaillant, Gleizen, Lanjuinais, Legrand, Treilhard, Brocheton.