Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

CLERMONT-TONNERRE 139

2 « C’est en assurant le retour périodique où la permanence des assemblées nationales... que vous établirez la liberté. »

3 « Le comité a cru qu'il serait convenable, pour rappeler le but de notre constitution, de la faire précéder ‘par une déclaration des droits de l’homme. »

La souveraineté du peuple est affirmée à chaque alinéa : son exercice est assuré. Celle du roi demeure dans le domaine des mots !.…

A peine reconnait-on au monarquedes droits « délégués ». Tous les droits naturels ou politiques ayant été proclamés appartenir au peuple, il n'enreste aucun qui soit la propriété du roi.

Il devait en être ainsi. Du moment qu'une nation ne reconnaît que des droits d'individus, il n’y a aucun motif pour que ceux de Louis de Bourbon soient supérieurs à ceux de Mounier!

Clermont-Tonnerre était imbu de la doctrine sophistique émise par l’auteur du rapport. Il en rédigea le compte-rendu avec € tant de précision, dit le procèsverbal, et une simplicité si éloquente qu'il s’attira les plus grands applaudissements (1) ». Il était convaincu

que ses collègues, que le peuple, feraient dans leur cerveau les compromis d'idées, les balancements de pouvoir qu’il faisait dans le sien, comme si l’acrobatie intellectuelle était la science des législateurs et des foules. De la meilleure foi il entendait ouvrir toutes les voies à la démocratie; pour rien au monde il n’en

(1) Séance du vendredi 40 juillet 1789.