Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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même, fidèle à la démocratie, fidèle à la liberté. Son sang-froid, son respect des droits du citoyen demeurèrent longtemps un modèle invoqué par les parlementaires. « Le premier de tous, il avait appris aux présidents de l’Assemblée nationale comme il faut se conduire vis-à-vis de ses membres (1). »

Le 28 août enfin s'ouvre la discussion de la constitution proprement dite. Mounier, Clermont-Tonnerre l'ont conçue ensemble. Afin d’enrendre la notion plus claire, ils l'ont réduite à un petit nombre d'articles. D'autres assureront le développement des principes qu'ils posent.

Ces principes se réduisent à trois:

1° La reconnaissance du gouvernement monarchique; 2° Le velo royal;

3° La permanence de l’Assemblée législative.

Quesera la monarchie française? « Mitigée, » ditun des plus grands bavards du tiers état, l'avocat Bouche (2); ( tempérée par des lois, » répond un autre (3); « dé: Mocratie royale, » s'écrie un troisième (4).

La « chinoiserie parlementaire » s’en donne à cœur joie. Mais le fait qui domine cette première discussion c’est l'affirmation par le comité d’abord, par tous les orateurs ensuite, de quelque côté de l’Assemblée qu’ils :

(1) Archives de Parme. Dépêche du bailly de Virieu du 4 octobre 1789.

(2) Député de Forcalquier.

(3) Démeunier, député de Paris.

(4) Roussier, négociant, député de Marseille.