Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Le veto absolu défendu par le comité de constitution et par de tels orateurs aurait dû réunir la majorité des suffrages. La logique étant plus forte quel’équilibre, la souveraineté du peuple devait aller au bout d’ellemême. Elle y alla.

Cette discussion, une des plus instructives à approfondir pour acquérir la notion du droit politique moderne, nous montre une suite nombreuse d’orateurs de tous les partisvenant sacrifier publiquement à cette souveraineté. Ce n’est pas l’idele, c’est le Dieu, le Dieu indiscuté, proclamé, auquel tout Français doit ses premiers respects.

Le comte d'Antraîtques (1), un émigré de l'avenir : « Toute autorité réside dans le peuple; toute autorité « vient du peuple, tout pouvoir légitime émane du « peuple; voilà le principe (2). »

M... «Loin du cœur du monarque et de mon esprit que la volonté d'un seul puisse enchaîner la volonté de tous! Aussi est-ce dans ce sens que nous devons entendre le mot sanction (3). »

Le comte de Castellane : « Vous avez consacré un grand principe dans la déclaration des droits; c’est que tous les pouvoirs sont émanés du peuple (3). »

Au veto absolu, prérogative vraiment, régalienne les disciples de la souveraineté du peuple opposent, soit l'inutilité d’un veto quelconque, soit la supériorité d’unveto simplement suspensif. Lesadhésionsà chacun

(1) Séance du 2 septembre 1789. (2) Idem, (3) Séance du 3 sept. 1789.