Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

CLERMONT-TONNERRE r 153

examinera. » Simple concession de son qui ne résolvait rien.

Clermont-Tonnerre vint à la rescousse; si Mounier était le rapporteur du projet, il en était l'inspiratenr. Son discours dénote mêmes inconséquences et mêmes embarras. Lui aussi il fait sa déclaration de principe. «La souveraineté, dit-Il, réside dans la nation ; s’appesantir davantage sur cette vérité, ce serait vouloir prouver l'évidence. Mais, ajoute-t-il aussitôt, à présent que tous les sacrifices sont faits, il faut se prémunir contre les oscillations populaires qui causent souvent les plus grands malheurs. Les représentants doivent toujours être en garde contre la précipitation, contre la séduction Déjà j'opinerais pour deux chambres sans que l'une ait droit de veto sur l’autre; le Sénat serait chargé de l'examen, la Chambre des représentants de proposer les lois. Pour établir la balance des pouvoirs, il suffit de la permanence de l'Assemblée nationale, dela responsabilité des agents du pouvoir exécutif; et pour que celui-ci ne puisse avoir rien à craindre du pouvoir législatif, je suis d'avis d'accorder au roi le veto absolu. »

Et ce même langage contradictoire toute la noblesse royaliste letint aussi, même cellequi, suivant l’expression de l’époque, ne haïssait point « le despotisme ».

Peuple souverain ! Députés souverains ! Une bourrasque de souveraineté fend l'air avec fureur. ClermontTonnerre et Mounier ont compté sans leur hôte, et leur hôte, je le répète, c’est l’infatuation populaire. De-

puisdeux mois lesdéputés comme le restede la France 9.