Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

CLERMONT-TONNERRE 163

cratique est un mythe dont la vision conduit fatalement les peuples à l'empire couronné ou à la république parlementaire!

Cet effort fut le dernier. Quand la constitution vingt fois discutée revint une fois encore dans son ensemble devant l’Assemblée nationale, le 4 août1791, Clermont-Tonnerre se tut. Découragé, le grand orateur contemplait son plan disparu. — A la place, une assemblée unique face à face avec un roi dépouillé du velo absolu! Ge roi-là n'était pas celui de ClermontTonnerre démocrate, mais il était le roi de la vraie démocratie, le roi des Français, le roi domestique! La souveraineté du peuple descendant la pente sur laquelle il avait plu à tous les royalistes, voire même aux plus intransigeants, de la placer, avait dit son dernier mot. La vieille royauté héréditaire était morte; elle s'était suicidée; en voulant la sauver, ses amis les plus fidèles l’avaient achevée.

Aussi bien Clermont-Tonnerre, dès le lendemain de l'arrestation du roi à Varennes, avait perdu sa dernière illusion. Démocrate il resta, républicain il ne voulut pas être, — Le 5 juillet 1791, il remit à Lameth qui présidait l’Assemblée la déclaration suivante :

« Jai juré, le 4 février 1790, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roï, et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée ou sanctionnée par le roi.

« Gette constitution consacrait alors comme principes le gouvernement monarchique, l’hérédité de la couronne et l’inviolabilité de la personne du roi; elle