Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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lent ou renversent la constitution que j'ai jurée le 4 février 1790.

« Je ne donne pas ma démission parce que j'espère que l'intérêt national ramènera l’Assemblée aux principes qu'elle a reconnus, consacrés et jurés comme moi de maintenir.

« Je m'opposerai constamment, toutes les fois que je pourrai le faire avec quelque apparence de succès, à tous les projets inconstitutionnels ou factieux, et surtout à l'admission du républicanisme que l’on prèche aujourd’hui avec le plus cou pable acharnement et que je regarde comme incompatible avec la liberté de mon pays, et avec le bonheur du peuple que j'ai uniquement et constamment désiré.

* « Stanislas CLerMoNT- TONNERRE » (1).

À partir de cette date, Clermont-Tonnerre ressemble à ces mystiques qui traversent le monde sans le voir. Il n’est plus seulement un gentilhomme et un démocrate, il devient un caractère inébranlable dans son rôve et dans sa foi.

Il ne prend même pas la peine de protester avec Malouët, son ami, contre le despotisme de ses collègues allant intimer au roi l’ordre d'accepter une constitution toute faite, à la rédaction de laquelle, contrai-

(1) Cette déclaration, dont le Moniteur universel (journal officiel de l’époque) ne fait pas mention, est consignée dans les œuvres. de Clermont-Tonnerre Sous ce titre : « Déclaration de Stanislas Clermont-Tonnerre, membre de l'Assemblée nationale, remise à M. le président del’Assemblée, le 5 juillet 1791, »