Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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rement à tous les engagements pris, le prince n’a eu aucune part (1).

Et lui premier député de Paris, premier inspirateur de notre première constitution écrite, l’un de ses premiers rapporteurs, il ne fera point partie non plus des 60 députés chargés par l’Assemblée nationale de porter à Louis XVI un fruit qui est son œuvre, mais que l’orgueil de ses collègues a si complètemen gâté.

Tout à disparu autour de lui, le bon sens, le royalisme, la bonne foi, bientôt aussi la liberté! Impassible, ilattend la fin de tout cela, sans espoir mais sans reniements. Comme il le dit, «c'est le bonheur du peuple qu’il a uniquement et constamment désiré. » S'il plaît à celui-ci de le réaliser à travers d’épouvantables catastrophes, libre à lui, ce n’est pas l'affaire de ses amis.

La physionomie politique de Clermont-Tonnerre serait incomplète si,avant de clore le récit de sa carrière parlementaire, jene rappelais certaines attitudes où

(1) « Vous vous rappelez que vous disiez au roi, le Ÿ juillet 1789: Vous nous appelez pour travailler de concert avec Votre Majesté à la constitution et à la régénération du royaume; l’Assemblée nationale vous promet que ces vœux seront remplis. C'est le 9 juillet 1789 que vous parliez ainsi au roi, (Une voix de gäuche : oui, avant le déluge.) Cette déclaration de vos principes à eu assez de solennité pour qu'il ne vous soit plus permis de vous retrancher. Or, je demande si, en soumettant aujourd’hui le roi à l'alternative de l'acceptation ou du refus, wous pouvez dire que vous faites la constitution de concert avec lui. » (Les murmures redoublent etcoupent la conclusion de l’opinant.) (Discours de Malouët. Gazetle nationale du 3 septembre 1791, n° 246.)