Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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étranger ou inutile, par l’ordre et la netteté avec lesquels il résume ces mêmes questions, par la justesse de ses réflexions, par l’éloquente clarté de son dis‘cours (1). »

Tel fut l'homme public; si l’on ajoute qu'il a été un grand rêveur, un des plus grands de son siècle, car il rôva la monarchie démocratique, l’on aura sa physionomie exacte.

de ; II]

Penseur et politique, Clermont-Tonnerre ne fut pas moins homme d'action. Qui possède le courage civil a plus facilement encore le courage physique ; le second n’étant que la monnaie du premier.

Pour sontenir le trône ébranlé, pour adapter la monarchie à un sage esprit démocratique, il eut recours d’abord au régulateur de toute démocratie, à l'opinion, puis, Le jour où cette opinion fut égarée, à la dernière ressource des gens de cœur, à la force pour défendre les lois.

La presse libre, les journaux avaient pullulé : la seule année 89 en vit éclore 350. Clermont-Tonnerre voulut avoir le sien, l'organe de la monarchie plébienne. Au début de 1790, avec le concours de Fontanes (2), il fonda « le Journal des impartiaux ».

(4) Dépèche du 21 septembre 1789. Archives de Parme.

(2) Fontanes s'était fait connaître, dès 1783, par divers'écrits et poésies qui lui avaient valu une grande réputation de talent et de libéralisme.