Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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devaient fatalement porter son esprit vers l'étude des problèmes sociaux. Il avait épousé en 1784 Mie Charlotte de Jarnac, laquelle était la cousine germaine de la duchesse de la Rochefoucauld, brue de la fameuse duchesse d’Enville (1). Il devait donc fréquenter en son hôtel, au rendez-vous des philosophes. Il y avait aussi à Paris, au cours de son adolescence, une certaine vicomtesse de Castellane (2), d'origine créole, tenant bureau de bel esprit! — « La Société de la vicomtesse, dit Malouët, se composait des amis de son mari, comme des siens; elle était dévote, bonne, spirituelle, généreuse. — Le vicomte de Castellane, homme simple, excellent, était ce qu’on appelle philosophe et un peu frondeur ! Il recherchait les gens de lettres. — Il m'avait mené chez Me du Deffand, chez Mile de Lespinasse. Il m'’ayvait fait connaître d’Alembert, Condorcet, l’abbé Raynal, etc. (3). »

Malouët remarque que Mme de Castellane, « dont la dévotion ne se manifestait guères qu’au diner du vendredi, au grand regret de son mari (4), » avait admis dans son intimité tous ces personnages.

L'atmosphère sociale où s’écoula la jeunesse du

(1) Voir chapitre 11, p. 4, même volume.

(2) La vicomtesse (née Fournier) était originaire de SaintDomingue. Elle avait épousé, en 1745, le vicomte de Castellane (Boniface-Gaspard-Auguste), deuxième fils de Gharles de Castellane, de la branche d'Eparron, premier consul d’Aix, en 1705. Il était le frère de Joseph de Castellane, gendre de la célèbre Pauline de Grignan. devenue marquise de Simiane.

(3) Mémoires de Malouet, t. II, chap. 11, p. 77.

(4) Mémoires de Malouët, t. Il, chap. 1m, p. le