Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE CASTELLANE 189

Député par le bailliage de Châteauneuf-en-Thimerais (1) il n'apppartient pas à une province où l'esprit révolutionnaire ait particulièrement germé. Son goût pour la démocratie, ses efforts pour la faire éclore ne lui ont pas été commandés ; ils sont nés de lui. Seul parmi les gentilshommes représentant la même région, il prendra position dès le premier jour à côté des partisans d’une réformation sociale. Et pourtant il ne fait pas partie du clan des conspirateurs commandé par le duc d'Orléans, avec le duc de Biron et quelques autres ; — au cours de sa longue vie, l’on chercherait en vain la trace de ce que l’on appelle « Orléanisme ». Mais il est imprégné des nécessités de son temps et pressé de liberté.

Le lendemain de la réunion officielle des États généraux, le 6 mai 1789, l’ordre de la noblesse _est assemblé : séance tenante. il intervient afin d'obtenir une résolution à laquelle la noblesse mettra six semaines à se résigner, la vérification en commun des pouvoirs des trois ordres. Il est le premier orateur dont le nom soit signalé par la Gazelte nationule (2). Tout naturellement, le 25 juin suivant, il sera avec la phalange courageuse qui, pour en finir d’une résislance aussi inutile que surannée, se joindra, contre le

(1) Châteauneuf-en-Thimerais, chef-lieu de canton du département d’'Eure-et-Loir.

(2) « Le comte de Castellane, le duc de Liancourt, le marquis de Lafayette, les députés du Dauphiné, ceux. de la sénéchaussée d’Aïx en Provence et le député d’Amant, appuient ce dernier avis. Il n'obtient cependant que 47 voix contre 188. » (Gazette nalionale du 6 au 44 mai 1789, n° 41.

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