Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

re GOUVERNEUR MORRIS

À raison de sa mulilation, d’être dispensé de ceindre une épée. Le ministre des Affaires étrangères était alors Dumouriez, et la dispense fut aisément accordée M Mais, lorsque Morris quitta la France, muni d’un passeport délivré sur l’ordre du Comité de salut public, il se trouva que le passeport ne mentionnait pas la jambe de bois, qui était pourtant « un signe particulier ». De là des difficultés, aisément surmontées d’ailleurs, qu'il rencontra pour passer la frontière ?.

Les documents que nous à laissés Gouverneur Morris sur la Révolution française sont de deux sortes. C’est d’abord un Journal qu'il tenait aussi régulièrement que le lui permettaient les circonstances. Ce sont ensuite ses Lellres, surtout celles aux principaux hommes d° État américains, W ashington, Hamilton, Madison, Jefferson, Pinckney et bien d’ ons, Les lettres sont particulièrement instructives. Elles sont naturellement plus abondantes, plus développées que les courtes mentions insérées au Journal ; souvent elles éclairent celles-ci d’un nouveau. jour. De plus le Journal a parlois des vides. Morris l'arrêta le 4 janvier 1793; d’ailleurs depuis le mois d'août 1792 il était devenu insignifiant ou à peu près, quant à la politique*. Il ne reprend que le 12 octobre 1794, lorsque Morris quitte la France *. Dans cet intervalle les lettres continuent, pleines de renseignements et fécondes en jugements. Avant qu'il quittät définitivement notre pays, Morris, de temps à autre, l’abandonnait pour un voyage, soit au Pays-

1. T. I, p. 531: « Mon entrevue avec le ministre des Affaires étrangères est très courte. Je lui dis que j'ai une petite faveur à demander au roi; c'est de vouloir bien me recevoir sans épée, à cause de ma jambe de bois. Il me dit qu'il n'y a aucune difficulté à cet égard. »

2. T. IL, p. gr: « À Morey (19 octobre 1794) nous sommes entourés par les commis de la douane. Je montre mon passeport... Le maire arrive portant dans ses mains mon passeport. Il fait observer qu'il n’est pas signé par moi et qu'il ne fait pas mention de ma jambe de bois. Je lui montre deux ” ou trois vieux passeports pour l'intérieur que j'avais gardés et, avec les pernus du Comité, cela fait face aux difficultés. »

3. T. Il, p. 24 : « L'état des choses est tel que continuer ce journal serait compromettre bien des gens, à moins de continuer la marche que*j'ai suivie depuis le mois d'août, auquel cas il serait insipide et inutile. Je préfère done une mesure plus simple ; c'est d'y mettre fin, »

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