Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

INTRODUCTION 7

dans ce dernier pays de nombreuses connaissances. Il y arrivait précédé d’une réputation bien établie. Ce n'était pas sculement un homme politique, maïs aussi un publiciste: il avait publié des essais substantiels et originaux sur le papier-monmaie et les banques ; Hamilton l'avait sollicité, maïs en vain, de collaborer au fédéraliste !.

On peut ajouter que lorsqu'il arriva en France, Morris était un parfait gentleman, doué d’un visage vif et charmant ? et d’un esprit mondain des plus agréables : on verra plus loin que ces détails ne sont pas inutiles. Une seule chose le déparait. En 1780 il avait été victime d'un accident de voiture dans les rues de Philadelphie et avait eu une jambe brisée. Les chirurgiens, peut-être avec trop de précipitation, avaient jugé nécessaire une amputation au-dessous du genou qui fut opérée avec succès *. Morris avait donc une jambe de bois des plus simples, un vulgaire « pilon », comme dit le peuple. Cette jambe de bois, qui ne parait pas avoir gèné son activité physique, joue un certain rôle dans son histoire. Le dernier éditeur de son journal, Miss Anne Cary Morris, raconte que «au temps de son ambassade à Paris, alors que les voitures étaient proscrites comme aristocratiques et que toute personne allant en voiture courait de grands risques, Morris, qui paraît avoir toujours défié la foule, tout en n'ayant aucun goût pour y laisser sa peau, se faisait conduire en voiture par les rues, escorté des huces et des cris de « l’aristocrate ». Alors, ouvrant tranquillement la portière de sa voiture, il sortit sa jambe de bois et dit: « Un aristocrate? oui vraiment, qui a perdu sa jambe pour la cause de la liberté américaine. » La fouleéclata en applaudissements » *.

D'autres fois cette jambe de bois faillit lui jouer de mauvais tours. Lorsqu'en 1792 il fut nommé ministre plénipotentiaire des États-Unis en France, et qu'il dut, en cette qualité, être solennellement présenté à Louis XVI, 1l demanda,

“UE TE p.80.

. Voyez le portrait de Morris jeune, en tête du t. I.

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. Ibidem: € a rough oak stick with a wooden knob on the end of it. » . T* E P- 1/4.

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