Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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être divisée sur les questions politiques, et, par là, nous pouvons prévoir bien des maux !. »

Il est persuadé que c’est une erreur de vouloir introduire de nouveaux principes dans les vieux gouvernements. Il le dit clairement après avoir assisté à tout le développement de la Révolution française: « À la vérité, c’est la mode de dire que quand on a reçu une insulte, il est plus honorable d’attendre avec patience le résultat incertain des négociations que de nous faire promptement justice par un: acte d'hostilité. Ces sentiments, direz-vous, sont nouveaux; mais défendrez-vous à un nouveau monde (l'Amérique) d'user de nouveaux principes el gouvernerez-vous les nouveaux Élats par de vicilles maximes ) Le contraire de cette proposition, c’està-dire gouverner les vieux Etats par de nouvelles maximes, a été essayé en France et le résultat ne doit pas encourager de plus amples expériences ?. »

Bien avant cette époque il avait exprimé la même idée, avec la plus grande précision, en en faisant une application extrême : « M. Lanskorenski me dit que l'Empereur de Russie a opéré une grande réforme : il a séparé le pouvoir civil du militaire. Je le prends un peu à part et je dis: « Qu'il prenne garde à lui. Le despole qui s’avise de remé« dier aux abus doit se persuader d'abord qu'il est lui-même « le plus grand abus de son empire et que, si une fois on « se met à raisonner sur les abus, on monte facilement à la « source de tous*. » ;

Il ne poussait point cependant jusqu'à l'absurde cette doctrine qui conduirait à figer les sociétés humaines, à inter l’imimo-

TEA Mpi 428 Cet esprit conservateur n'exclut point chez Morris des idées parfois très hardies qui pourraient presque sembler à nos contemporains entachées de socialisme. Voici ce qu'il propose à Necker au mois d'octobre 1789, au moment où le pain va manquer à Paris, t. 1, p. 191: « Aujourd'hui (16 octobre) je vais voir M. Necker et je lui expose l'idée d'élever le prix du pain à Paris en faisant supporter la différence par ceux qui emploient des ouvriers, de sorte que, en estimant le pain à deux sous, le maître sera obligé, lorsque le pain est à quatre sous, d’allouer par exemple deux sous, ou trois ou quatre sous additionnels. »

3. T: IL p: A8r.

3, (T. IL, p. 242, la réplique de Morris est en français dans le texte.